Cette fois, c'est différent (31 janvier 2012)

ceete fois c est differnet.jpgCette fois, c'est différent: Huit siècles de folie financière

 Par Carmen M. Reinhart,Kenneth S. Rogoff

 

 Pour commander le livre

 

Note de P MICHAUD: "le pire est l'événement  qui arrive le moins souvent "

 

lire la position de L'institut Montaigne ,TRICHET,BAVEREZ  in fine

 

 

Les crises se répètent

Pourtant, l’histoire se répète, tout comme les crises financières.

C’est le sujet du livre « This Time Is Different : Eight Centuries of Financial Folly » (Huit siècles de folie financière), écrit par les économistes Carmen M. Reinhart de l’Université du Maryland et Kenneth S. Rogoff de l’Université Harvard.

Selon les revues de presse faites sur ce livre d’histoire, les crises financières créent des dommages économiques importants et durables et contribuent à détériorer sensiblement la situation financière des états et des populations .

ce fut le cas, particulièrement en Europe, à différentes occasions dans le passé.

Les auteurs ont recensé 290 crises financières en huit siècles, au cours desquels ils ont découvert 200 défauts de remboursement de dette de pays. Et qui a eu le championnat de ces échecs ? L’Espagne, 13 fois.

 

 LA faillite des pays

 

Le commun des mortels ne croit pas que des pays peuvent faire faillite. Bien sûr, ils ne disparaissent pas. Mais il arrive qu’ils se retrouvent dans une situation où ils ne peuvent plus rembourser leur dette extérieure.

 

Avec les montagnes de dettes que certains pays ont accumulées pendant la dernière crise, il y a un risque élevé que des pays ne soient en mesure de les rembourser. Le fait que la croissance économique ne soit pas revenue pour plusieurs d’entre eux, maintient le sous-emploi à un taux élevé, ce qui aggrave la situation financière des gouvernements.

Non seulement, ceux-ci ne peuvent réduire leur déficit, mais ils doivent faire face à une augmentation substantielle de leur dette extérieure. S’ensuivent une décote de leur notation de crédit, un coût de financement plus élevé, une plus grande difficulté à payer les intérêts sur la dette et à rembourser les dettes venues à échéance.

 

Ce cercle vicieux a débuté.

 

Cette fois, ça ne devait pas à nouveau arriver que des pays fassent faillite. Les grands bonzes avaient la situation bien en mains.

Ils avaient oublié que l’histoire se répète.

 

Pessimisme croissant des acteurs économiques (@les échos)

A l'institut Montaigne, les intervenants ont fait des pronostics inquiétants tout en accusant les gouvernements d'alimenter la défiance par leurs erreurs politiques.

Plongeon dans un grand bain de pessimisme le 5 septembre  à l'occasion du colloque organisé par l'Institut Montaigne autour des leçons à tirer de la crise, trois ans après la chute de Lehman Brothers. Ouverts par Jean-Claude Trichet, l'actuel président de la Banque centrale européenne (BCE), et clos par Mario Draghi, son successeur désigné, les débats ont surtout montré que loin d'être achevée, la crise sévissait toujours.

L'économiste Nicolas Baverez voit monter «  une spirale entre la désintégration du bilan des banques et la dette publique », qui forme un risque systémique.

Pour Denis Kessler, PDG de Scor, «  la probabilité d'une récession augmente » au moment où les gouvernements sont démunis, les politiques budgétaires et monétaires ayant été exploitées jusqu'à la corde. Même inquiétude chez le PDG d'AXA, Henri de Castries, qui espère toutefois que «  la BCE et les gouvernements parviendront à prévenir » cette nouvelle récession. Il dit pourtant douter de la «  volonté des politiques de réduire les dépenses publiques qui étouffent la croissance », alors même que le modèle français de croissance est, selon lui, «  insoutenable ».

Aucune solution miracle

Les gouvernements ont été jugés très sévèrement par les acteurs économiques présents hier. Ils sont accusés d'avoir abusés du «  benign neglect » en laissant ménages et Etat s'endetter, protégés par le bouclier de l'euro ; d'avoir été incapables de respecter et de faire respecter les règles du jeu du pacte de stabilité ; d'avoir affaibli ce dernier au milieu des années 2000 et d'en payer le prix fort aujourd'hui ; de ne pas avoir accompagné la mondialisation de suffisamment de régulation ; d'avoir laissé déraper leur compétitivité. Et, en pleine crise de la dette, de manquer de détermination et d'alimenter la crise de confiance dans la zone euro par des «  changements de cap trop fréquents ».

Dans une situation aussi dégradée et complexe, aucune solution miracle ne semble se dégager.

 

Se voulant plus radical, Nicolas Baverez souhaite «  faire la vérité sur les pertes », ajoutant que la décote de 50 % sur la dette grecque nécessitera une nouvelle recapitalisation des banques. A plus long terme, il existe, selon Jean-Claude Trichet, un consensus pour «  un renforcement extrêmement substantiel » du Pacte de stabilité, y compris pour imposer des décisions aux gouvernement récalcitrants. Mario Draghi parle, lui, d'une «  large révision » du traité de l'Union qui va clairement dans le même sens.

CATHERINE CHATIGNOUX, Les Echos

 

 

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