Le Déni français par Sophie Pedder (25 septembre 2012)

Sdeni francais.jpgophie Pedder, la responsable du bureau parisien de ce que le «Nouvel Observateur» qualifie de «Pravda du capital», lance un nouveau pavé contre l’immobilisme gouvernemental: «Le Déni français». Compte rendu signé Emmanuel Garessus du TEMPS

«Le Déni français - Les derniers enfants gâtés de l’Europe»,

Sophie Pedder  JC Lattès, 192 p. cliquer

 le temps de geneve

 

la synthese de Emmanuel Garessus

LeTemps.ch _ Nouveau pavé de «The Economist »
contre les enfants gâtés français.pdf


 extraits ci dessous

 «Il faut que les Français apprennent à vivre autrement», selon l’auteure, notamment à réduire le train de vie de l’Etat. C’est vrai à Beauvais, ville de 55 000 habitants, où pas moins de 130 jardiniers sont employés par la mairie. En France, l’emploi public concerne 22% du total, contre 10% en Allemagne. Les exemples d’abus sont innombrables: depuis la création de l’euro, la Bundesbank a réduit ses effectifs à 9560 employés, alors que la Banque de France en dispose de 13 000 postes et la Banque d’Angleterre de 1800.

 

La France pour sa part n’a rien entrepris de très sérieux sur ses dépenses publiques. Elles représentent 56% du PIB en France, contre 52% en Suède et 46% en Allemagne. La France n’est pourtant que 56e au classement de l’efficacité des dépenses publiques, selon le WEF (2011). Deux exemples? En moyenne, les chantiers culturels dépassent leur budget de 25% et les retards sont supérieurs à 30 mois. Un autre exemple d’inefficacité: les deux lignes RER A et B sont gérées par deux organismes (SNCF et RATP), ce qui nécessite deux conducteurs par rame. Chaque conducteur s’occupe d’une partie de la ligne…

 

Les Français sont «les derniers enfants gâtés d’Europe», selon la journaliste. Au pays où le «Droit à la paresse» est un best-seller, les Français travaillent en moyenne 225 heures de moins par an que les Allemands, soit l’équivalent de six semaines. La protection sociale représente 30% du PIB (27% en Suède), quatre fois plus que l’éducation.

 

Sans surprise, le PIB allemand est supérieur de 38% au PIB français. La France s’évertue à envisager une sortie heureuse en relevant l’impôt sur le revenu, notamment des riches. Mais est-ce la bonne solution? Le produit de cet impôt correspond à la charge d’intérêt de la dette, soit 6% des recettes fiscales. Les principales sources de recettes sont plutôt à chercher au sein de la TVA (27%) et des cotisations sociales (47%). Mieux vaudrait se résoudre à une baisse des dépenses publiques.

La France pourrait sortir d’un modèle social-démocrate. Mais 41% des Français sont d’avis que le système capitaliste est totalement défaillant (9% en Allemagne). Il est pourtant urgent que l’Etat responsabilise les acteurs économiques. L’auteure se demande si les Français ne méritent pas mieux que d’être infantilisés et présentés comme des victimes par la classe politique.

Tout lecteur qui s’intéresse aux faits et aux comparaisons de modèles économiques devrait se précipiter sur ce livre.

En l’occurrence, la France est surtout évaluée à l’aune de l’Allemagne et de la Suède. Car pour Sophie Pedder, «la France s’offre un modèle suédois avec des finances publiques plus proches de celles de l’Espagne».

Le magazine The Economist avait dénoncé une campagne présidentielle marquée par «la rêverie et l’esquive» face aux deux problèmes français, la dette et le manque de compétitivité. Le nouveau gouvernement socialiste est en place, mais Sophie Pedder, la responsable du bureau parisien de ce que Le Nouvel Observateur qualifie de «Pravda du capital», lance un nouveau pavé contre l’immobilisme gouvernemental: Le Déni français *, une démonstration des limites d’un modèle de croissance «porté par la consommation, alimentée par les transferts publics payés à crédit».

 

07:00 | Tags : le déni français par sophie pedder | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  Facebook | | | | |