09 avril 2015

Nouveau prime de contrôle pour un holding d’une SA cotée L' aff Maurel et Prom

maurel.jpgDans une décision du 5 février la cour de cassation remet en cause les montages  dont objet est notamment de diminuer l’évaluation des titre d’une holding non cotée d’une fille cotée

Par ailleurs, l’engagement de conservation Dutreil n'entraîne pas de décote spéciale 

Note EFI : une défense moins  fiscalo juridique  et plus  fiscalo comptable aurait elle permis une solution moins chère 

Évaluation fiscale des titres non cotés

le 23 mars 2006, M. X... et Mme Y..., son épouse, ont donné à leurs quatre enfants un certain nombre de titres de la société anonyme non cotée en bourse Compagnie de participations commerciales industrielles et financières Pacifico (société Pacifico), société holding détenant des titres de la société anonyme Etablissements Maurel & Prom (société Maurel & Prom) cotée en bourse ; 

L’administration fiscale a adressé à M. et Mme X... une proposition de rectification des droits de mutation en élevant la valeur déclarée des titres de la société Pacifico par le refus d’une décote de liquidité  et  l’ajout d’une prime de contrôle  ce qui entraînât un complément de droit de 5 286 249 euros 

Après rejet de leurs réclamations, M. et Mme X... ont saisi le tribunal de grande instance afin d’être déchargés du supplément d’imposition et d’obtenir la restitution partielle des droits d’enregistrement acquittés lors de la donation ;puis la Cour d'appel  de PARIS 

 Cour de cassation, Ch com, 3 février 2015, 13-25306, Inédit

 La cour de cassation confirme la cour d’appel pour les raisons suivantes

 

 d’une part, que le contrôle de fait de la société Maurel & Prom justifiait l’application d’une prime de contrôle de 20 % sur la valeur mathématique,

d’autre part, que l’engagement de conservation des titres transmis, pendant un certain délai, pour bénéficier de l’exonération des droits de mutation prévue par l’article 787 B du code général des impôts, ne permettait pas d’attribuer une décote de holding sur cette valeur mathématique et, 

enfin, qu’il n’y avait pas lieu de retenir une décote de holding liée aux actions de la société Maurel & Prom ; 

Position des requérants 


 

la valeur d’un titre non coté en bourse doit être appréciée en tenant compte de tous les éléments disponibles dont l’ensemble permet d’obtenir un chiffre aussi proche que possible de celui qu’aurait entraîné le jeu normal de l’offre et de la demande dans un marché réel, au jour de la mutation ;

 M. et Mme X... ont fait valoir dans leurs conclusions régulièrement déposées qu’en application des dispositions d’ordre public du règlement général de l’Autorité des marchés financiers (l’AMF), lorsqu’une personne physique ou morale, agissant seule ou de concert, vient à détenir directement ou indirectement plus du tiers des titres du capital ou des droits de vote d’une société, elle est tenue de déposer un projet d’offre publique visant la totalité du capital, à un prix au moins égal au prix le plus élevé payé par l’initiateur, sur une période de douze mois précédant le dépôt du projet d’offre ;

 M. et Mme X... concluaient que cette réglementation d’ordre public interdisait de pratiquer une prime de contrôle dès lors qu’en cas de prise de contrôle au sens de la réglementation précitée, la valorisation maximum du titre correspond au prix d’achat le plus élevé pratiqué par l’initiateur du projet ;

 

 Position de l’administration

 

L’administration fiscale précise dans ses conclusions, sans être contredite, que « la société Pacifico détient prés de 25 % du capital de Maurel &Prom contre 6,72 % seulement pour la MACIF, second actionnaire de la société (les autres actionnaires détenant moins de 5%) » , et fait état de la forte dispersion de l’actionnariat de Maurel &Prom ; qu’au vu de ces éléments, la holding Pacifico dispose de fait d’un contrôle sur la société Maurel & Prom ; que la circonstance que des Océanes seraient converties en actions en 2014 ou 2015 conduisant à une dilution de la holding Pacifico, dont il n’est pas précisé par les appelants dans quelle proportion, n’est pas de nature à remettre en cause le constat selon lequel à la date de la donation, la holding Pacifico détenait le contrôle de fait de la société Maurel & Prom ;

en conséquence l’attribution d’une prime de contrôle à la valeur mathématique de la société Pacifico est justifiée ; 

La position de la cour de cassation 

La cour de cassation confirme la cour d’appel pour les raisons suivantes

 

 d’une part, que le contrôle de fait de la société Maurel & Prom justifiait l’application d’une prime de contrôle de 20 % sur la valeur mathématique,

d’autre part, que l’engagement de conservation des titres transmis, pendant un certain délai, pour bénéficier de l’exonération des droits de mutation prévue par l’article 787 B du code général des impôts, ne permettait pas d’attribuer une décote de holding sur cette valeur mathématique et, 

enfin, qu’il n’y avait pas lieu de retenir une décote de holding liée aux actions de la société Maurel & Prom ; 

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