06 mars 2018
Le Shadow Banking par le Conseil de stabilité financière
Depuis la crise des subprimes, le Conseil de stabilité financière (CSF ou Financial stability board, FSB en anglais), un organisme mandaté par le G20, s'est attaché à cartographier méthodiquement cette "finance parallèle" (hors système bancaire traditionnel) plutôt que fantôme ou "de l'ombre", qui est peu ou pas régulée mais pas illégale.
Le septième rapport du CSF, publié lundi 5 février 2018, montre que le phénomène a encore gagné de l'ampleur : à la fin de 2016, le "shadow banking" pesait 45.200 milliards de dollars dans un total de 29 pays (plus de 80% du PIB mondial), en hausse de 7,6% par rapport à l'année précédente. Il représente 13% de l'ensemble des actifs financiers (336.000 milliards de dollars).
Le rapport du 5 fevrier 2018 en PDF
Etats-Unis, Chine, Caïmans, Luxembourg, rois du shadow banking
L’analyse de Delphine Cuny
Il s'agit de la "finance parallèle" au sens strict du terme, en excluant du périmètre les acteurs financiers non-bancaires (MUNFI, c'est-à-dire assurances, fonds de pension, soit 160.400 milliards de dollars) et les autres intermédiaires financiers (OFI), par exemple les fonds de capital-risque ou de capital-développement, les entreprises de leasing et les captives auto notamment (99.200 milliards). La mesure large de la finance non bancaire, incluant ces autres intermédiaires financiers (OFI), pèse 30% des actifs mondiaux, "le plus haut niveau depuis au moins 2002" relève le CSF.
"Alternative utile"
Cette progression n'est pas forcément alarmante. D'une part, elle tient largement à l'intégration, pour la première fois, des données du Luxembourg (3.200 milliards), où sont implantés de très nombreux fonds, et de la Chine (7.000 milliards de dollars), où la finance parallèle est extrêmement développée.
La précédente version intégrait pour la première fois la Belgique et les îles Caïmans, domiciliation préférée des hedge funds. Or la Chine est le deuxième pays en termes de shadow banking (16%), derrière les Etats-Unis (31%), devant les îles Caïmans (10%) et le Luxembourg (7%) et le Japon (6%). La France se situe dans la moyenne européenne à 3%.
08:44 Publié dans observatoire fiscal, Politique fiscale, Rapports | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
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