16 juillet 2022

Art 212 CGI Limitations de la déductibilité des intérêts versés à une Mauricienne CE 13 07 22

 ARRET JP FISCALE.jpgL’article 212 du CGI encadre la déduction des charges financières en cas de faible imposition ou d'exonération des intérêts dans le résultat de l'entreprise créancière liée.

 En-dehors des cas limitativement énumérés, il peut donner lieu à une réintégration partielle des intérêts déduits lorsqu’ils sont versés à une entreprise liée (directement ou indirectement).

Plusieurs variantes de cette mesure existent en fonction de critères différents : taux d'intérêt excessif (article 212-I-a), absence d’imposition des intérêts versés dans le pays de destination (article 212-I-b),ou  souscapitalisation (article 212-II).

En 2020, ce dispositif a été mis en oeuvre à 45 reprises (55 dossiers en 2019) pour un montant total de rectifications en base de 387 M€, soit 2,5 fois plus qu’en 2019 (150 M€). La plupart des dossiers visent des taux d’intérêt excessifs. Une partie significative des montants rectifiés provient cependant de 3 dossiers mettant en évidence un mécanisme de déduction d’intérêts fictifs au Luxembourg.

LES RÉSULTATS  202O DU CONTRÔLE FISCAL INTERNATIONAL /

LES HUITS DISPOSITIFS

RAPPORT ANNUEL DU GOUVERNEMENT PORTANT SUR LE RÉSEAU CONVENTIONNEL DE LA FRANCE EN MATIÈRE D’ÉCHANGE DE RENSEIGNEMENTS ( 2022)

Le conseil d etat vient de nous apporter une exemple de redressement fondé sur cette disposition

Conseil d'État N° 451533 8ème - 3ème CR 13 juillet 2022 Thaï Union Europe
 Mme Karin Ciavaldini, rapporteur public les conclusions ne sont pas  publiées à ce jour 

La situation de fait 

La société par actions simplifiée (SAS) MW Brands, devenue Thaï Union Europe, est détenue par la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) Thaï Union France Holding 2, elle-même détenue par la société de droit luxembourgeois Thaï Union EU Seafood SA, cette dernière étant à son tour détenue par la société Thaï Union Investment Holding, établie à l'Île Maurice.

La société   Thaï Union Europe, a fait l'objet d'une vérification de comptabilité à l'issue de laquelle l'administration lui a notifié des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés et de contributions additionnelles au titre de l'exercice clos en 2013 à raison de la réintégration, dans ses résultats imposables, d'intérêts d'emprunt versés, à hauteur d'une somme de 6 894 976 euros, à la société liée TUIH qui se situe à l'Ile Maurice, au motif qu'elle n'a pas justifié, en application du b du I de l'article 212 du code général des impôts applicable en 2013, que la société créancière avait été imposée sur ces intérêts à hauteur d'au moins le quart des cotisations d'impôt sur les sociétés qui auraient été les siennes si elle avait été résidente française.

BOI-IS-BASE-35-10 - IS - Base d'imposition - BOFiP

-Le I de l'article 212 du code général des impôts applicable en 2013  est ainsi rédigé :
« I. ― Les intérêts afférents aux sommes laissées ou mises à disposition d'une entreprise par une entreprise liée, directement ou indirectement, au sens du 12 de l'article 39, sont déductibles :
« a) Dans la limite de ceux calculés d'après le taux prévu au premier alinéa du 3° du 1 du même article 39 ou, s'ils sont supérieurs, d'après le taux que cette entreprise emprunteuse aurait pu obtenir d'établissements ou d'organismes financiers indépendants dans des conditions analogues ;
« b) Et, sous réserve que l'entreprise débitrice démontre, à la demande de l'administration, que l'entreprise qui a mis les sommes à sa disposition est, au titre de l'exercice en cours, assujettie à raison de ces mêmes intérêts à un impôt sur le revenu ou sur les bénéfices dont le montant est au moins égal au quart de l'impôt sur les bénéfices déterminé dans les conditions de droit commun.
« Dans l'hypothèse où l'entreprise prêteuse est domiciliée ou établie à l'étranger, l'impôt sur les bénéfices déterminé dans les conditions de droit commun s'entend de celui dont elle aurait été redevable en France sur les intérêts perçus si elle y avait été domiciliée ou établie.
 

 mis les sommes à sa disposition est, au titre de l'exercice en cours, assujettie à une imposition sur le revenu ou sur les bénéfices relative aux intérêts en cause au moins égale au quart de l'impôt sur les bénéfices déterminé dans les conditions de droit commun.

INTERNATIONAL.pdf

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15 juillet 2022

Art 123 bis CGI comment déterminer les revenus d’entitées situées dans un etat privilégié ? le résultat comptable ou le résultat fiscal ? CE 21 juin 2022 Stanmer Gibraltar Conc Guibé

societe ecran.jpgL..., qui réside à Paris, contrôle plusieurs entités, parmi lesquelles la société Kerauf, établie au Luxembourg, et la société Stanmer Holdings Ltd, enregistée à Gibraltar. Il conduit par ailleurs une activité de construction-vente de centres commerciaux en Bulgarie. A l’issue d’un ESFP et d’un contrôle sur pièces, l’administration fiscale a estimé qu’il était fiscalement domicilié en France au titre des années 2008 à 2013 et non en Bulgarie, comme il le prétendait. Elle a rehaussé les revenus imposables de son foyer fiscal à hauteur, d’une part, de revenus distribués par la société luxembourgeoise, et, d’autre part, des bénéfices réalisés par la société Stanmer, qu’elle a réputé constituer des revenus de capitaux mobiliers de M. L..., en application des dispositions de l’article 123 bis du CGI

M et Mme L... ont contesté, en vain, les suppléments d’impôt sur le revenu et de contributions sociales mis à leur charge devant le tribunal administratif de Paris, puis devant la cour administrative d’appel de Paris.

Leur pourvoi contre l’arrêt devant la CAA de Paris    a fait l’objet d’une décision d’admission partielle, pour ce qui concerne les conclusions relatives à l’imposition entre leurs mains des bénéfices réalisés par la société Stanmer Holdings Ltd

 I SUR LE REGIME PRIVILEGIE D UNE ENTITEE SOCIETE MERE ETRANGERE

Dans l’objectif de dissuader la délocalisation des grandes fortunes privées vers les paradis fiscaux, l’article 123 bis du CGI prévoit l’imposition des personnes physiques fiscalement domiciliées en France à raison des bénéfices ou revenus positifs réalisés par certaines structures de gestion du patrimoine implantées à l’étranger,

 Nous rappelons que le conseil d etat dans la décision Level One  Luxembourg  a jugé que les conditions de droit commun prévues par la loi interne incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du CGI.

Une SOPARFI luxembourgeoise n’est pas une société privilégiée au sens du 123bis CGI
(CE 14.02.22 Level One  Luxembourg  Conclusions  MERLOZ

Comme le precise le rapporteur public, cette décision  se fonde sur le fait que, bien qu’il ne s’agisse pas d’un régime spécial, le régime des sociétés mères, pérenne et harmonisé au niveau de l’Union européenne, a vocation à s’appliquer de manière très large à toutes les entreprises éligibles.

II SUR L’ASSIETTE D IMPOSITION

Mais comment déterminer l assiette de cette imposition ?

Le résultat comptable ou le résultat fiscal ??

Les modalités imposition des revenus entrant dans le champ du dispositif sont définies par le 3 de l’article 123 bis, qui répute acquis à la personne physique les bénéfices ou les revenus positifs de l’entité étrangère au premier jour du mois qui suit la clôture de son exercice, ou, à défaut, au dernier jour de l’année civile.

Ces bénéfices sont déterminés selon les règles fixées par le code général des impôts  comme si l’entité était imposable à l’impôt sur les sociétés en France, sous déduction, le cas échéant, de l’impôt acquitté par l’entité à l’étranger, à condition que celui-ci soit comparable à l’impôt sur les sociétés

arrêt n° 20PA00247 de la CAA  de Paris du 3 décembre 2020

Conseil d etat 449408 9ème - 10ème cr 21 juin 2022  Stanmer Gibraltat

Mme Céline Guibé, rapporteure publique

 

  • 7 Pour l'application de l'article 123 bis du code général des impôts (CGI), les bénéfices ou les revenus positifs d'une entité juridique établie ou constituée hors de France et soumise à un régime fiscal privilégié sont déterminés selon les règles du CGI comme si l'entité juridique était imposable à l'impôt sur les sociétés (IS) en France.
    Ces règles incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du CGI dès lors que l'entité juridique serait soumise totalement ou partiellement à l'IS au taux normal si elle était établie en France.

 

le conseil confirme la position du contribuable

Pour l’année 2010, l’administration fiscale a retenu une assiette imposable correspondant aux bénéfices comptables réalisés par la société Stanmer en 2009.
Devant la cour, les contribuables soutenaient que ce résultat comprenait des produits de participation qui devaient être retranchés du bénéfice imposable dès lors qu’ils auraient été éligibles au régime des sociétés mères si la société Stanmer avait été établie en France. qui, quoique non distribués, sont réputés constituer des revenus de capitaux mobiliers de ces personnes physiques, à hauteur de leur participation dans l’entité

Les contribuables  ajoutaient que les commentaires administratifs portant sur l’article 123 bis admettent  l’application du régime des sociétés mères pour la détermination des résultats de l’entité  étrangère lorsque les conditions requises par l’article 145 du CGI sont remplies (§ 88 de  l’instruction 5-I-1-00, reprise au § 320 de l’instruction BOI-RPPM-RCM-10-30-20-20).

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Revirement de jurisprudence sur la discrimination à rebours ??? ( CE 23 JUIN 2022)

ARRET JP FISCALE.jpg

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La discrimination à rebours est celle qui conduit à traiter plus favorablement une situation intra-européenne
qu’une situation française.

Discrimination a rebours : le conseil constitutionnel inflechit
sa jurisprudence pour preserver la souverainete fiscale francaise  
(3 avril 2020) par Olivier Fouquet

 

La situation de fait

D…, ressortissant Suisse résidant à Monaco, a acquitté la somme de 140 045 euros au titre du prélèvement prévu par l’article 244 bis Adu code général des impôts au taux de 33,1/3 % portant sur la plus-value immobilière qu’il a réalisée lors de la vente d’un immeuble à Nice le 20 mars 2012.

Au cours de l’instance devant le tribunal administratif de Nice, l’administration  a  prononcé un dégrèvement d’un montant de 60 219 euros correspondant à la réduction de l’imposition dont le montant est déterminé par l’application du taux de 19 %, identique à celui prévu par cet article pour les résidents d’un Etat membre de l’Union européenne ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.

Souhaitant obtenir la restitution de la totalité du prélèvement qu’il a acquitté, M. D… fait appel du jugement du 27 décembre 2018 en tant qu’après avoir pris acte du dégrèvement intervenu en cours d’instance, le tribunal administratif de Nice a rejeté le surplus de sa demande.

La position de la CAA et du CE 

La CAA de MARSEILLE, 4ème chambre, 30 juin 2020, 19MA01218 a confirmé

Ainsi que le conseil d etat

Conseil d'État  N° 445785 9me chambre 23 juin 2022

  1. Lorsqu'un contribuable non-résident conteste, au regard de la libre circulation des capitaux, l'imposition à laquelle il a été assujetti sur ses revenus de source française, il convient de comparer la charge fiscale supportée respectivement par ce contribuable et un contribuable résident de France placé dans une situation comparable. Lorsqu'il apparaît que le contribuable non-résident a été effectivement traité de manière défavorable, il appartient à l'administration fiscale et, le cas échéant, au juge de l'impôt, de dégrever l'imposition en litige dans la mesure nécessaire au rétablissement d'une équivalence de traitement

S AGIT IL D UN REVIREMENT DE JURISPRUDENCE ?

 La position  du contribuable était  fondée sur la décision AVM International Holding du 14 octobre  2020

lire l »analyse de CMS Francis Lefebvre

 (CE 14-10-2020 no 42152

CONCLUSIONS  de M. Laurent Domingo, rapporteur public  

 

le Conseil d’État avait conclu que les sociétés européennes ne doivent être soumises à aucune imposition sur leurs plus-values de cession de participations substantielles françaises en raison de la contrariété de l’article 244 bis B du CGI avec le droit de l’Union européenne (UE).

 

la méconnaissance du droit de l’UE par la loi fiscale devait entrainer la

décharge totale de l’imposition en litige.

Il s’ensuit une situation de discrimination à rebours 
qui ne peut être corrigée que par le législateur.

 

L affaire rendu  en juin  marque t elle un revirement de bon sens pour maintenir
une egalite entre le resident de France et le non resident  ??

10:48 | Tags : discrimination a rebours | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | |

11 juillet 2022

Notre Histoire pour demain ???Les 13 précédents emprunts nationaux ,les 6 précédentes aministies fiscales : de 1789 à 1993

EMPRUNT NZTIONZL.jpg

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Nous reflechissons tous  aux "lourdes "conséquences sociales et économiques de cette endémie mondiale  tant pour les autres nations  que aussi pour notre Nation

Nos pouvoirs publics, nationaux et européens  nous proposent des subventions d états ou des banques centrales mais aucun  effort citoyen

Mais -cela sera t il  suffisant ???

Alors que notre Histoire nous enseigne que des politiques d effort collectif ont été proposées par des Hommes dont le nom est resté dans notre Histoire  et ce notamment afin de mobiliser l épargne non productive ou cachée vers un effort collectif : il s agit NOTAMMENT soit d’emprunt nationaux soit d amnisties régularisatrices nationales, termes  souvent autocensurés- à ce jour -par notre presse économique

Une amnistie régularisatrice en SUEDE ????

ou de l utilité économique et sociale de l épargne cachée

L état de de l épargne des ménages

Placements et patrimoine des ménages au 4e trimestre 2020

Source BANQUE DE FRANCE

À fin 2020, le flux annuel de placement des ménages s'établit à 205,2 milliards, en nette augmentation par rapport aux années précédentes (129,7 milliards d'euros en 2019 et 102,2 milliards en 2018). La constitution de cette épargne financière reste orientée très majoritairement vers les actifs sous forme de produits de taux (158,5 milliards d'euros en 2020). Dans le contexte de la pandémie sanitaire et des mesures de restriction, les ménages ont accru leurs placements en numéraire et dépôts à vue (95,8 milliards d'euros en 2020 contre 48,5 milliards en 2019) et sur leurs livrets d'épargne (66,8 milliards d'euros en 2020 après 40,2 milliards en 2019). Néanmoins, les flux de placements vers les produits de fonds propres ont eux aussi nettement augmenté (46,6 milliards d'euros en 2020, après 12,0 milliards en 2019).

Epargne : pourquoi les Français amassent les billets sous leur matelas

Un phénomène qui prend de l'ampleur. Les chiffres sont impressionnants. Entre mars 2012 et juin 2020, le montant d'argent liquide que les ménages conservent chez eux est passé de 132,5 milliards d'euros à 225 milliards d'euros, selon des statistiques de la Banque de France

 Par crainte d'un écroulement du système bancaire, pour reproduire le modèle parental
ou par désir de liberté, de plus en plus de Français conservent du cash à leur domicile.

 

« En France, le volume des billets remontant des utilisateurs vers les opérateurs de traitement des espèces a baissé de 2,8% en moyenne annuelle de fin 2015 à fin 2019 alors qu'au cours de la même période la progression des émissions atteint 7,5% en volume en moyenne annuelle, explique Claude Piot, le directeur général adjoint des services à l'économie et du réseau de la Banque de France. Le contraste est encore plus marqué en 2020 avec des émissions nettes en volume en hausse de 8,8% alors que selon nos estimations, les entrées de billets aux bornes de la filière fiduciaire en volume auraient baissé de 20% environ ».

En d'autres termes, depuis six ans, les Français sont toujours plus nombreux à retirer de l'argent, mais ils sont moins nombreux à l'utiliser

 

L’utilisation des espèces en France et dans la zone euro

Au-delà de sa fonction de transaction, le billet exerce une fonction de réserve de valeur. Le billet ne serait ainsi détenu qu’à hauteur de 35 à 40 % pour un motif de transaction selon la plupart des études conduites sur le sujet. Cette détention de liquidités répond à un besoin de sécurité, les agents économiques faisant le choix de conserver de l’argent à des fins de précaution afin de se prémunir des aléas futurs, particulièrement en période d’incertitudes économiques ou de troubles politiques.

 

Ces 600 milliards d'euros qui dorment sous des matelas
Par Raphaël Bloch

Le montant des euros circulant en liquide a augmenté de 50 % entre 2009 et 2018, passant de 820 milliards à 1.260 milliards d'euros, selon la Banque de France. Près de la moitié de ce montant est tout simplement… stocké dans des bas de laine par les épargnants de la zone euro dans un contexte d'incertitude.

L'utilisation de l'argent liquide par les ménages dans la zone euro

Etude de la BANQUE CENTRALE EUROPEENNE

L' utilisation de l' argent liquide par les ménages dans la zone euro -

 

COMMENT MOBILISER CETTE EPARGNE
SOUVENT CACHEE PAR NOS ECUREUILS

 

LES 13 EMPRUNTS NATIONAUX EN FRANCE
 de 1715 à 1993 (source WIKIPEDIA)

 

Les 6 Amnisties fiscales en France  de 1951 à 1987:
 Documentation de base  de la DGI du 30 avril 1994  13L122

 

Une amnistie régularisatrice en SUEDE ????

ou de l utilité économique et sociale de l épargne cachée

 

 

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10 juillet 2022

Faut-il encore passer en société soumise à l'IS ? Pierre-Yves Lagarde, associé IMANI & YOU

 revue fiduciare.jpgLa possibilité offerte par la loi de finances pour 2022 aux entrepreneurs individuels d’opter pour l’IS, et donc de bénéficier d'une branche dividendes dans leur rémunération, sonne-t-elle le glas d’un passage en société soumise à l'IS ?
Tel était le thème abordé dans le cadre d’une formation organisée, le 5 avril 2022, par le Club Patrimoine des experts-comptables de l’Ordre de Paris IDF, animée par Pierre-Yves Lagarde, associé IMANI & YOU.

 Vous trouverez ci-après une présentation synthétique de cette intervention diffusée  La Revue Fiduciaire  .

Faut-il encore passer en société soumise à l'IS ?

Pierre-Yves Lagarde, associé IMANI & YOU

PLAN 

Nouvel entrepreneur individuel,  nouvelle stratégie de rémunération. 1

Caractéristiques principales de la nouvelle entreprise individuelle. 1

Stratégies de rémunération : le panel s'étoffe. 2

Rémunération ou dividendes, ou combinaison des deux. 2

ET LE 100 % RÉSULTAT D’UNE SAS À L’IR POUR LE DIRIGEANT ?. 3

L'arbitrage entre salaires et dividendes ouvert aux TNS.. 4

Calcul de l’efficacité des dividendes et des salaires. 4

Les trois critères indispensables à l’analyse. 4

L’efficacité immédiate : le « NIP » (Net In the Pocket) 5

L’efficacité globale tenant compte de la retraite par répartition. 5

Synthèse des efficacités globales aux taux moyens (30 %) 9

Focus sur les dividendes de SARL. 9

Des dividendes assujettis à cotisations sociales. 9

Qui paie les cotisations sociales ?. 11

Cotisations sociales prises en charge par l’entreprise. 11

Cotisations sociales payées par le dirigeant 11

Comparatif des dividendes assujettis (taux marginaux) 12

Organisation patrimoniale à la gestion des flux  12

 

De certains  pièges  fiscaux de l option à l IS

-perte de  l’intégration fiscale de plein  droit de revenus et deficits  fonciers  (BOFIP) 

-perte de la possibilite de deduire les deficits fonciers du revenu global  (BOFIP)

-perte de la possibilité de deduire  les travaux d’amélioration ‘BOFIP) 

-Perte de certaines deductions spécifiques  (BOFIP)

-PAS de comptabilité à l encaissement donc  provisions fiscales à établir 

 Provision comptable versus .provision fiscale (suite)(CE  Plén fiscale 5/12/12 A aff ORANGE)
et conclusions LIBRES de V Daumas

-- suppression de l exonération de la mise à disposition          gratuite de logement  (BOFIP)

 

 

SCI ET OPTION IS sur la plus value

Mr Ecureil a acquis ,via une SCI, en 1990 un appartement destine a la location non meublée
Il a opté pour l IS  en  2018
Le prix d’acquisition était ,en 1990,de 300.000 (dont terrain 20.000 )et le prix de vente en avril 22 de 1.000.000 €- l'immeuble est totalement amorti sauf le terrain 

Régime fiscal  sans IS

 Simulateur des plus values immobilières des particuliers

exonération totale de la plus value en l espèce

Regime fiscal  avec IS

-prix de vente 1.000.000

-valeur nette comptable :terrain 20.000 bati 0

Plus value imposable a l is:1.000.000 - 20000 = 980.000 x 25% 245 .000 €

FLAT TAX normale  'si distribution )  1.000.000 -245 000 =755.000 x 30% 226.500 €

Imposition totale  471.500 €  soit  47.1% du prix de vente

ou 67% de la PV (1.000.000 - 300.000 =700.000)

 

AUTRES TRIBUNES 

 

Conséquences fiscales d’une réévaluation d’une société de personnes non imposée à l’IS ( CE 14.04.22 Conc VICTOR

 

SOCIETE CIVILE : Une option à l'IS peut être abusive (Comité des abus de droit séance du 29.01.15

 

SCI : peut-on encore opter pour l'impôt sur les sociétés sans mini abus de droit ?

 

SCI : Quelles conséquences du passage à l’impôt sur les sociétés (IS) ? 
Par  Guillaume FONTENEAU — 9 septembre 2019

Note EFI cet article ne prend pas en compte de la comptabilisation des immeubles au jour de l option ?

L'option pour l'IS dans la SCI : modalités de l'option et conséquences 

 

 

option IS.doc

01 juillet 2022

Comment determiner le résultat d’une societe mère étrangère dite privilégiée (CE 21 JUIN 22 Conc GUIBE

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 patrickmichaud@orange.fr

L..., qui réside à Paris, contrôle plusieurs entités, parmi lesquelles la société Kerauf,   établie au Luxembourg, et la société Stanmer Holdings Ltd, enregistée à Gibraltar. Il conduit  par ailleurs une activité de construction-vente de centres commerciaux en Bulgarie.

A l’issue d’un examen de sa situation fiscale personnelle, doublé d’un contrôle sur pièces,   l’administration fiscale a estimé qu’il était fiscalement domicilié en France au titre des années  2008 à 2013 et non en Bulgarie, comme il le prétendait.

Elle a rehaussé les revenus  imposables de son foyer fiscal à hauteur, d’une part, de revenus distribués par la société  luxembourgeoise, et, d’autre part, des bénéfices réalisés par la société Stanmer, qu’elle a  réputé constituer des revenus de capitaux mobiliers de M. L..., en application des dispositions  de l’article 123 bis du CGI

La CAA de Paris a confime

arrêt n° 20PA00247 de la cour administrative d'appel de Paris du 3 décembre 2020 

Le conseil d etat qui n'a admis le pourvoi que pour juger application du 123 bis concernant la sociéte de Gibraltar    précise  les modalités de mise en œuvre du   dispositif de lutte contre l’évasion fiscale prévu par l’article 123 bis du CGI , en complétant le tableau esquissé par la  décision M. et Mme C... du 14 février dernier

( Conseil d'État ° 442061 ème - 8ème chambres réunies 14 février 2022

 Dans la décision C..., le conseil juge que ces conditions de droit  commun incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du CGI.

Cette  décision se fondait sur le fait que, bien qu’il ne s’agisse pas d’un régime spécial, le régime des  sociétés mères, pérenne et harmonisé au niveau de l’Union européenne, a vocation à  s’appliquer de manière très large à toutes les entreprises éligibles. Et le conseil a  censuré une  cour qui en avait écarté la prise en compte du regime mere fille au seul motif qu’il s’agissait d’un régime  optionnel, sans rechercher si l’entité étrangère aurait rempli les conditions pour bénéficier du  régime des sociétés mères si elle avait été établie en France

MAIS COMMENT DETERMINER LES REVENUS DUNE MERE PRIVILEGIEE?

Conseil d etat 449408 9ème - 10ème chambres réunies 21 juin 2022

 

Mme Céline Guibé, rapporteur public

Pour l’année 2010, l’administration fiscale avait  retenu une assiette imposable correspondant  aux bénéfices comptables réalisés par la société Stanmer en 2009. Devant la cour, les  contribuables soutenaient que ce résultat comprenait des produits de participation qui devaient  être retranchés du bénéfice imposable dès lors qu’ils auraient été éligibles au régime des  sociétés mères si la société Stanmer avait été établie en France.

Les contribuables  ajoutaient que les commentaires administratifs portant sur l’article 123 bis admettent  l’application du régime des sociétés mères pour la détermination des résultats de l’entité  étrangère lorsque les conditions requises par l’article 145 du CGI sont remplies (§ 88 de  l’instruction 5-I-1-00, reprise au § 320 de l’instruction BOI-RPPM-RCM-10-30-20-20).

le conseil confirme la position du contribuable

7  Il résulte de ces dispositions que, pour l'application de l'article 123 bis du code général des impôts, les bénéfices ou les revenus positifs d'une entité juridique établie ou constituée hors de France et soumise à un régime fiscal privilégié sont déterminés selon les règles du code général des impôts comme si l'entité juridique était imposable à l'impôt sur les sociétés en France.

Ces règles incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du code général des impôts dès lors que l'entité juridique serait soumise totalement ou partiellement à l'impôt sur les sociétés au taux normal si elle était établie en France

Pour ce qui concerne l’appréciation du caractère privilégié du régime fiscal applicable à  l’entité étrangère, qui constitue l’une des clés d’entrée dans le dispositif de l’article 123 bis du  CGI, et qui doit être effectuée, conformément à l’article 238 A, au regard de « l’impôt sur les  bénéfices ou les revenus dont la personne aurait été redevable dans les conditions de droit  commun en France », 

 

 

 

 

 

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De la possibilité de déduire les pertes définitives d’un établissement stable situe dans l’UE (CAA Versailles 9 juin 2022

 

L'objectif de neutralité du droit fiscal comme fondement d'une imposition  unitaire de l'entreprise - Bommier 9782275088310 | Lgdj.fr

 

Les lettres fiscales d'EFI
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Par sa décision Bevola, Jens W. Trock v Skatteministeriet du 12 juin 2018 (C-650/16) la CJUE conclut que l’impossibilité d’imputer au niveau d’une société membre de l’UE les pertes définitives subies par un établissement stable situé dans un autre Etat membre est contraire à la liberté d’établissement. visée par 

l'article 49 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne

Arrêt de la Cour (grande chambre) du 12 juin 2018

A/S Bevola et Jens W. Trock ApS contre Skatteministeriet 

conclusions de l’avocat général m. manuel campos sánchez-bordona 

LE PRINCIPE DE TERRITORIALITÉ DE L IMPÔT SUR LES SOCIETE

Le principe de la territorialité de l’IS : une exception française ?

par Bastien LIGNEREUX. maître des requêtes au Conseil d'Etat

( rapport CPO JANVIER 2017°

 Le principe de territorialité de l’impôt sur les sociétés,
 rapport particulier n°4

  le sommaire de ce rapport de 165 pages 

lire auusi du meme auteur

Les impôts sur le patrimoine de 1789 à nos jours – ( janvier 2022

La CAA  de Versailles vient d’appliquer cette decision dans l affaire suivante 

CAA de VERSAILLES, 3ème chambre, 09/06/2022, 19VE03130

 

la société en commandite par actions (SCA) Financière SPIE Batignolles (FSB) est, depuis le 1er janvier 2008, la société mère d'un groupe fiscalement intégré et seule redevable de l'impôt dû par ce groupe au sens des articles 223 A et suivants du code général des impôts. Par courrier du 22 décembre 2016, elle a sollicité, au titre de l'exercice clos le 31 décembre 2015, l'imputation de la perte définitive d'une succursale luxembourgeoise sur le résultat de l'une de ses filiales, la société fiscale intégrée SPIE Batignolles Génie Civil (SBGC),  . Cette succursale luxembourgeoise,   en tant que participante à l'Association momentanée du tunnel de Gousselerbierg (AMTG) en charge de la construction de ce dernier, avait en effet, à compter de 2002, appréhendé l'ensemble des pertes réalisées au niveau de cette association dans la mesure où elles résultaient exclusivement des travaux souterrains menés par la succursale et cessé son activité le 22 avril 2015, puis été radiée du registre du commerce luxembourgeois le 11 décembre suivant, à la suite de l'achèvement du tunnel et de la dissolution de l'AMTG le 7 février 2013.

 Le service a rejeté cette réclamation tendant à l'imputation d'un total de pertes de 8 376 892 euros sur les résultats de la filiale SBGC au titre de l'exercice clos 2015. Le ministre de l'action et des comptes publics fait appel du jugement du 9 mai 2019 par lequel le tribunal administratif de Montreuil a, à l'inverse, fait droit à la demande de la SCA Financière SPIE Batignolles (FSB).

Les trois conditions rappelées  par la CAA

dans son arrêt A/S Bevola, Jens W. Trock ApS contre Skatteministeriet (aff. C-650/16) du 12 juin 2018, la Cour de justice de l'Union européenne a dit pour droit que l'article 49 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne doit être interprété en ce sens qu'il s'oppose à une législation d'un État membre qui exclut la possibilité, pour une société résidente n'ayant pas opté pour un régime d'intégration fiscale internationale tel que celui en cause au principal, de déduire de son bénéfice imposable

a)des pertes subies par un établissement stable situé dans un autre État membre,

alors que,

b)d'une part, cette société a épuisé toutes les possibilités de déduction de ces pertes que lui offre le droit de l'État membre où est situé cet établissement et que,

c)d'autre part, elle a cessé de percevoir de ce dernier une quelconque recette, de sorte qu'il n'existe plus aucune possibilité pour que ces pertes puissent être prises en compte dans cet État membre, ce qu'il appartient à la juridiction nationale de vérifier. En effet, ainsi que le précise la Cour au point 60. de son arrêt, la déduction de telles pertes ne saurait être admise qu'à la seule condition que la société résidente apporte la preuve du caractère définitif des pertes dont elle demande l'imputation sur son résultat.

 

dès lors qu'il n'est pas contesté que la société SBGC avait épuisé toutes les possibilités de déduction des pertes de sa succursale que lui offrait le droit luxembourgeois et qu'elle avait cessé de percevoir de celle-ci une quelconque recette, la succursale SBTP ayant cessé toute activité au 22 avril 2015 et été radiée du registre du commerce luxembourgeois le 11 décembre suivant, la SCA Financière SPIE Batignolles (FSB) était fondée à solliciter le bénéfice de l'imputation demandée au titre de l'exercice clos en 2015, au vu de la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne rappelée ci-dessus.

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28 juin 2022

Aff BOLLORE/TOGO les CRPC refusées par le tribunal correctionnel et la CJIP contestée par le PNF ?? un formidable imbroglio (trib correctionnel de Paris 26.02.21

Bolloré Transport & Logistics au Togo | LinkedInLes lettres fiscales d'EFI
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L’audience tenue le 26 février au tribunal correctionnel de Paris d’homologation d’une part des trois comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC)  concernant des dirigeants de Bollore et d’autre part de la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) concernant la société BOLLORE  devait clore une affaire débutée en 2012 avec l’ouverture d’une enquête pour « corruption » et « abus de biens sociaux », au cours de laquelle certaines perquisitions avaient conduit la justice à s’intéresser à la façon dont Euro RSCG, filiale du groupe Bolloré devenue depuis Havas, avait apporté des conseils en communication aux présidents togolais et guinéen dans l’objectif, pour la maison mère, d’obtenir des concessions sur des terminaux à conteneurs dans les ports de Lomé et de Conakry.

Cette affaire est importante pour la France car la Chine attend avec patience
que Bollore soit condamné pour le remplacer!!

LES DEUX PROCÉDURES  ALTERNATIVES AU PROCÈS PÉNAL FISCAL ;

La convention judiciaire d'intérêt public et la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité

 

 

Or à la surprise générale le tribunal correctionnel de Paris présidé par Mme Isabelle Prévost-Desprez a refusé d’homologuer les accords entre les prévenus personnes physiques et le PNF dans le cadre des comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) sollicitées, tout en validant, au bénéfice de la personne morale poursuivie dans la même affaire, une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP).

La CJIP avec la societe a ete validez MAIS la CRPJ avec la personne physique a ete refusée ??

L’histoire de la RCP de Mr Bollore    a éte révélée en mars 2022 dans un ouvrage de trois journalistes . –quel gachis pour la France ???

L' "emmerdeuse » qui a confessé Bollore   (page 56 et s )

Ministère de l'injustice

Jean-Michel Décugis Pauline Guéna  Marc Leplongeon

Du ministère de la Justice à l’Élysée, d’Éric Dupond-Moretti à Emmanuel Macron, les auteurs, trois journalistes ont enquêté dans les coulisses des plus grandes affaires de ces dernières années. Portraits, entretiens, chiffres cachés, choses vues, politiques ou juges célèbres, ce qu’ils révèlent est explosif.

Aujourd’hui, le gouvernement estime que les magistrats dépassent leur rôle… L’indépendance du parquet, véritable tarte à la crème remise sur le plateau à chaque campagne présidentielle, était aussi une proposition du candidat Macron. Il ne l’a pas tenue.

 

convention judiciaire d'intérêt public (cjip) conclue entre le procureur de la république financier pres le tribunal judiciaire de Paris
et les societes bolloré se et financière de l'odet se
 

ordonnance de validation

MAIS cette ordonnance de validation de la convention judiciaire d’intérêt public aurait  fait l’objet d’un recours formé par le procureur de la République financier; non définitive, 

 le PNF a introduit en effet  un recours pour excès de pouvoir devant la chambre criminelle de la Cour de cassation» en raison de plusieurs mentions, dans l’ordonnance de validation de la CJIP des trois CRPC qui n’ont finalement pas été homologuées, a souligné le parquet financier.

Les trois affaires  ont été renvoyées devant un juge d'instruction .CLIQUEZ

Ce refus nous permet de faire le point sur ces deux procédures applicables et ce  malgré le décalage fondamental existant entre la CJIP et la CRPC (absence de reconnaissance de culpabilité pour la première, reconnaissance de culpabilité pour la seconde), la pratique a révélé le recours fréquent à la CRPC pour les personnes physiques mises en cause parallèlement à la conclusion d’une CJIP.

Dans le cadre du développement d’une justice pénale négociée, la CRPC est ainsi apparue comme l’outil complémentaire de la CJIP pour le traitement du sort des personnes physiques. 

L’affaire Bolloré ou les limites d’une justice pénale négociée

Par Emmanuelle Brunelle, Manon Lachassagne, Sélim Brihi et Amaury Bousquet

 

Corruption au Togo : la justice refuse le plaider-coupable de Bolloré et demande un procès
par Emmanuel Leclère  (France Inter )

 

Corruption: la justice refuse un plaider-coupable trop clément pour Bolloré

 

Vers un procès contre Vincent Bolloré dans une affaire de corruption en Afrique
 Par Simon Piel - Le Monde

Les differences pratiques entre la CRPC et la CJIP

Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité
(cliquez)...

article 495- 7 Code Procédure Penale : De la comparution sur reconnaissance préalable ...

La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) est une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur d'une infraction qui reconnaît les faits reprochés. On parle aussi de plaider-coupable. Elle est appliquée pour certains délits à la demande du procureur de la République ou de l'auteur des faits

II

 Convention judiciaire d’intérêt public
(cliquez)

De la convention judiciaire d'intérêt public (Articles R15-33-60-1 à R15-33-60-10)

 

  l'article 22 de loi SAPIN II du 6 décembre 2016 instaure un mécanisme de transaction pénale, dit « convention judiciaire d'intérêt public », à l'initiative du parquet, sans reconnaissance de culpabilité MAIS uniquement pour les personnes morales mises en cause pour seulement  certaines infractions y compris le délit de blanchiment de fraude fiscale ,

le délit de fraude fiscale peut  aussi bénéficier de cette nouvelle procédure depuis le 23 octobre 2018) Par ailleurs  Les personnes physiques ne peuvent pas bénéficier de cette transaction et  continuent à être pénalement poursuivies 

 

 

 

 

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25 juin 2022

Article 123 bis et société mère étrangère vers une confusion ??? ( CE 21 JUIN 2022 Stanmer Ltd Gibraltar Conclusions Merloz,

societe ecran.jpg

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patrickmichaud@orange.fr

L'article 123 bis du code général des impôts (CGI)   rend imposables à l'impôt sur le revenu les revenus réalisés par l'intermédiaire de structures établies dans des États ou territoires situés hors de France et soumises à un régime fiscal privilégié au sens de l'article  238 A du CGI.

Conditions relatives à la structure étrangère soumise à un régime fiscal privilégié.

Art 123 bis CGI : le seul contrôle de l entité étrangère permet il l’application ?

(CE 12.05.22 avec conclusions Merloz

En janvier 22, le conseil d état annule avec renvoi un arrêt de la CAA de Paris qui avait appliqué l’article 123 bis à une societe mere luxembourgeoise  CE  14 février 2022 Level One  Luxembourg 

Conseil d'État ° 442061 ème - 8ème chambres réunies 14 février 2022

 Conclusions de Mme Marie-Gabrielle Merloz, rapporteur public  

 

En juin 2022 le Conseil d état reconnait l'application du 123 bis à une societe mère de Gibraltar mais  en demandant que l assiette du redressement soit calculèe avec les abattements des sociétés mères CE 21juin 2022 Stanmer Holdings Ltd  Gibraltar

Conseil d etat 449408 9ème - 10ème cr 21 juin 2022  Stanmer Gibraltat

Mme Céline Guibé, rapporteure publique

Comme le disait Greenspan  

Si vous avez compris ce que je viens de vous dire, c'est que je me suis probablement mal exprimé »

LES QUESTIONS 

 I Le régime fiscal d’une societe mère étrangère est il privilégie

II   Si oui quelle est l assiette du revenu redresse chez le contribuable ;
le
résultat comptable ou le résultat fiscal mais détermine  à la francaise ??
 

La réponse a la première question ?
Le conseil d etat a-t-il botte en touche avec renvoi à la CAA de Paris ?
CE 14 fevrier 22 annulation avec renvoi
 

La réponse à la deuxième question
L’assiette du redressement doit etre calcule avec les deductions des societes meres

CE 21 JUIN 2022  annulation avec renvoi partiel

Une troisième réponse

 vers une difference entre les sociétés de l UE et celle hors UE 

La réponse a la première question ?

Le conseil d état a-t-il botte en touche avec renvoi à la CAA de Paris  

L’administration ayant décidé  d’appliquer l’article 123 bis du CGI, qui impose au  RCM  les bénéfices du societe étrangère soumise à un régime fiscal privilégie à leurs  associés résidents de France   

Le conseil d état  avait  censuré  , mais avec renvoi, la CAA de PARIS du 3  decembre 2020 qui avait confirme  ette rectification  dans le cas d une SOPARFI luxembourgeoise

 

Conseil d'État ° 442061 ème - 8ème chambres réunies 14 février 2022

 Conclusions de Mme Marie-Gabrielle Merloz, rapporteur public  

 

Il résulte des dispositions de l'article 238 A du code général des impôts, citées au point 6, que l'appréciation du caractère privilégié du régime fiscal applicable doit se faire au regard de l'impôt sur les bénéfices ou les revenus dont la personne aurait été redevable dans les conditions de droit commun en France, lesquelles incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du code général des impôts.

En se bornant, pour juger que la société Level One relevait d'un régime fiscal privilégié, à relever qu'elle ne pouvait se prévaloir du régime des sociétés mères au motif que ce régime optionnel relèverait d'une décision de gestion, sans rechercher si elle aurait rempli les conditions pour bénéficier du régime des sociétés mères si elle avait été établie en France, la cour a commis une erreur de droit 

Vous étiez nombreux a estime que la messe avait été dite et que l’article 123 bis ne pouvait pas s’appliquer à des sociétés meres etrangeres MAIS comme le disait Greenspan

si vous comprenez ce que j ai dit   c est que je me suis mal exprime

La réponse à la deuxième question

L’assiette du redressement doit être calcule avec les déductions des societes meres

 

  COMMENT DETERMINER LES REVENUS DUNE MERE SITUEE DANS UNE ETAT PRIVILEGIE

LE RESULTAT COMPTABLE OU LE RESULTAT FISCAL ?

Conseil d etat 449408 9ème - 10ème cr 21 juin 2022  Stanmer Gibraltat

Mme Céline Guibé, rapporteure publique

 

ATTENTION dans cette affaire , les contribuables  ne  contestaient pas (§15) que les bénéfices réalisés en 2009 par la société Stanmer s'élevaient à 2 113 903 euros. Ils étaient donc imposables sur le fondement des dispositions précitées de l'article 123 bis du code général des impôts.  CAA PARIS n° 20PA00247  du 20 decembre 2020  ils contestaient l assiette du redressement

 

 

Pour l’année 2010, l’administration fiscale avait  retenu une assiette imposable correspondant  aux bénéfices comptables réalisés par la société Stanmer en 2009. Devant la cour, les  contribuables soutenaient que ce résultat comprenait des produits de participation qui devaient  être retranchés du bénéfice imposable dès lors qu’ils auraient été éligibles au régime des  sociétés mères si la société Stanmer avait été établie en France.

Les contribuables  ajoutaient que les commentaires administratifs portant sur l’article 123 bis admettent  l’application du régime des sociétés mères pour la détermination des résultats de l’entité  étrangère lorsque les conditions requises par l’article 145 du CGI sont remplies (§ 88 de  l’instruction 5-I-1-00, reprise au § 320 de l’instruction BOI-RPPM-RCM-10-30-20-20).

le conseil confirme la position du contribuable

7  Il résulte de ces dispositions que, pour l'application de l'article 123 bis du code général des impôts, les bénéfices ou les revenus positifs d'une entité juridique établie ou constituée hors de France et soumise à un régime fiscal privilégié sont déterminés selon les règles du code général des impôts comme si l'entité juridique était imposable à l'impôt sur les sociétés en France.

Ces règles incluent le régime des sociétés mères défini aux articles 145 et 216 du code général des impôts dès lors que l'entité juridique serait soumise totalement ou partiellement à l'impôt sur les sociétés au taux normal si elle était établie en France

 

11:49 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | |

21 juin 2022

DGFIP rapport d’activité 2021 publié le 21 juin

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En 2021, la lutte contre la fraude fiscale a retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire, avec un rendement se rapprochant des excellents résultats de 2019  avec 10,7 milliards d'euros encaissés

L’autorité judiciaire a fait l’objet d’une saisine pour 1620 dossiers en matière fiscale et de 2542 plaintes pour fraude suite au contrôle du fonds de solidarité.

Dans un contexte toujours marqué par la crise sanitaire, la DGFIP a poursuivi l’application des mesures de bienveillance (reports d’échéances et délais de paiement, remboursements accélérés de crédits d’impôts, suspensions de poursuites, remises) en faveur des entreprises.

En 2021,ce sont plus de 24 milliards d'euros qui ont été versés au titre du fonds de solidarité à 2 millions d’entreprises et 1,77 milliards à 4520 entreprises au titre du dispositif dit des coûts fixes.

Concernant le fonds de solidarité, 2,5 millions de demandes infondées on pu être écartées grâce aux contrôles pour un montant de 10,3 milliards d’euros

LA  QUESTION INTERDITE : QUAND NOS PARLEMENTAIRES VONT-ILS OBLIGER LES URSAAF A ETABLIR

UN   RAPPORT SUR LA FRAUDE SOCIALE

Le rapport d'activité 2021  

Le cahier statistiques 2021  

les chiffres du controle fiscal en 2021

L’analyse par Mme I Couet ( Les Echos) 

Comment Bercy s'emploie à lutter contre l'optimisation fiscale

Interview de J FOURNEL  par  I COUET

NOTE EFI le rapport parlementaire complet  sur la lutte contre la fraude sociale et fiscale 2021 sera publié dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023 

Les bons résultats de 2021 sont également le fruit du recours au data mining pour mieux cibler les contrôles fiscaux.

 Les productions issues du projet de data mining Ciblage de la fraude et valorisation des requêtes (CFVR) représentaient, fin décembre 2021, plus de 44 % de la programmation du contrôle fiscal, avec un objectif de 50 % en 2022.

  Part des contrôles ciblés par Intelligence Artificielle (IA) et data mining [CF-51]

    2019       2020        2021

     21,95 %    32,49 %    44,85 %

Recherche de la fraude fiscale : un nouvel outil GALAXIE

Le robot anti fraude fonctionne FORT bien

 Comment le fisc recourt à l'intelligence artificielle pour lutter contre la fraude

Les techniques spéciales d’enquête fiscale par les DEUX services d enquête

les résultats du contrôle fiscal international les huits dispositifs

 

Renforcement de la coopération interministérielle en matière de lutte contre la fraude

 Sur le terrain, cette coopération s’est illustrée par l’augmentation des transmissions de dossiers de fraude à l’autorité judiciaire, ainsi que par la très rapide montée en puissance du service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) pour la détection des cas de fraude fiscale les plus complexes.

Développement d’outils de coopération administrative internationale

Les outils de coopération administrative internationale ont continué de se développer. L’échange automatique des données relatives aux montages transfrontières potentiellement agressifs au plan fiscal (DAC 6)(1) ou l’inscription dans le cadre juridique national de la procédure des contrôles conjoints entre plusieurs administrations fiscales européennes en sont deux illustrations.

Les règles de gouvernance d’alerte précoce de la fraude à la TVA du réseau EURO-FISC(2) ont été revues et renforcées.

La DGFiP s’est par ailleurs pleinement mobilisée pour l’exercice d’évaluation de la France par le Groupe d’action financière – Lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme (GAFI).

18:20 Publié dans a secrets professionnels | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | |

19 juin 2022

Régularisation des apports cessions abusifs : note DGFIP du 06.22

Liste des montages fiscaux abusifs 

Report d'imposition en cas d'apport de titres à une société
contrôlée par l'apporteur

 

PROPOSITION DE MISE EN CONFORMITE 

Les personnes qui ont réalisé de telles opérations peuvent prendre contact avec l'administration fiscale pour mettre leur situation en conformité en se rapprochant de la Direction nationale des vérifications de situations fiscales.

Contact : dnvsf.regularisation@dgfip.finances.gouv.fr

 

Les deux régularisations fiscales en cas d erreur /
La nouvelle charte du contribuable verifié

 

15:41 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | |

18 juin 2022

ABUS DE DROIT par une filiale du Delaware sans aucune justification économique (CE 31 MAI 22 Conc Victor Dassault Systeme

DASSAULT IMAGE.pngLes lettres fiscales d'EFI Pour lire les tribunes antérieures cliquer
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 patrickmichaud@orange.fr

DU RISQUE FISCAL DE TRANSFORMER DES REVENUS DE CREANCES IMPOSES

EN REVENUS EXONERES DE FILLES

 en octobre 2005 et mai 2006, Dassault Systèmes (DSSA )prend le contrôle  des sociétés américaines Abaqus et MatrixOne, spécialisées dans la  conception et l’édition de logiciels, pour des montants de 410 M$ et 384 M$. L’acquisition des titres de participation est réalisée par la société Dassault Systèmes Corp (« DS Corp »), constituée selon le droit de l’Etat du Delaware  et filiale à 100% de DSSA.   Elle est financée pour  l’essentiel par des concours de DSSA à DS Corp.

DSSA utilise ainsi ses fonds propres pour consentir à sa filiale des prêts donnant lieu à l’établissement de billets à ordre (« Promissory  Notes

Ce schéma est toutefois abandonné, peu de temps après sa mise en place, au profit  d’un financement en capital reposant sur l’émission d’actions de préférence sans droit de vote (« non voting preferred shares ») ouvrant droit à des dividendes spéciaux, lesdites actions de  préférence, distribuées à DS Corp, étant aussitôt cédées à DSSA afin que celle-ci perçoive les dividendes qui y sont attachés.

Ces actions de préférence ouvrent droit à paiement de dividendes annuels qui ne sont  nullement fonction du résultat d’Abacus mais correspondent à l’application d’un taux fixe de  6 % à la valeur « faciale » des actions (310 M$), ce qui représente un flux de dividendes de  8,6 M$ par an. 

Comme le souligne R Victor dans ses conclusions, le problème est que, bien qu’elle soit formulée dans une langue financière châtiée et  se réclame d’un projet en apparence impeccable de restructuration des filiales américaines du  groupe, cette architecture contractuelle sophistiquée cache – et en réalité cache assez mal –  une opération de pension de titres.   Une telle opération n’est certes pas interdite. (lire la suite dans ses conclusions  

L'administration fiscale a considéré  que ce montage avait eu pour seul but de permettre à la société Dassault Systèmes de faire bénéficier les dividendes qui lui avaient été versés par les sociétés Abaqus et DSAC du régime des sociétés mères prévu aux articles 145 et 216 du code général des impôts. L'administration fiscale a remis en cause le bénéfice de ce régime en mettant en oeuvre la procédure de répression des abus de droit

La CAA de Versailles confirme cette position 

CAA de VERSAILLES, 7ème chambre, 01/04/2021, 20VE02388 - 20VE02389,

CAA de VERSAILLES, 7ème chambre, 01/04/2021, 19VE01800,

LE conseil d etat confirme 

Conseil d'État  N° 453175 8ème - 3ème chambres réunies 31 mai 2022

Conseil d'État  N° 453173 8ème - 3ème chambres réunies 31 mai 2022 

Conclusions de M. Romain Victor, rapporteur public 

Analyse

 

La Société a  mis en place un montage lui permettant, par l'interposition d'une deuxième société, d'entrer artificiellement dans les prévisions des articles 145 et 216 du code général des impôts (CGI), ce qui lui a permis d'être dispensée, à l'exception d'une quote-part de frais et charges de 5 %, de tout impôt sur les sociétés dû en France à raison des produits attachés à des actions de préférence dans des sociétés filles.

1) a) Ces produits ne peuvent être regardés comme des produits de participation dès lors que leur versement n'est soumis à aucun aléa.

b) L'opération, une fois écartée l'interposition de la deuxième société, a la nature d'une prise de pension de titres au sens des articles L. 432-12, L. 432-17, L. 432-18 et L. 432-19 du code monétaire et financier (CMF), devenus, à compter du 10 janvier 2009, les articles L. 211-27, L. 211-31, L. 211-32 et L. 211-33 de ce code.

 2) L’Interposition de la deuxième société ne répond  à aucune justification économique sérieuse.  La Mise en place d'un tel montage ayant pour effet de dissimuler, sous l'apparence d'une prise de participation dans les sociétés filles, une prise en pension de titres, n'obéissant à aucun but autre que celui d'éluder la charge fiscale qui aurait été normalement due.

Il en résulte l'existence d'un abus de droit ayant consisté à avoir fait bénéficier les produits des titres litigieux du régime des sociétés mères alors qu'ils ne peuvent, eu égard à leurs caractéristiques propres et à l'interposition de la deuxième société, être regardés comme des produits de participation.

 3) La circonstance que l'administration a soutenu pour la première fois devant juge d'appel que les sommes en litige devaient être regardées, une fois écartés les actes constitutifs d'abus de droit, comme revêtant une qualification différente de celle qu'elle avait précédemment retenue ne prive pas le contribuable de la garantie tenant à la possibilité de saisir le comité de l'abus de droit fiscal.

Note EFI cette position confirme la jurisprudence cu CADF de ne jamais prendre position sur la qualification fiscale des revenus en litige

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17 juin 2022

La CIJP McDonald du 16 juin 22 / une nouvelle pratique de la lutte contre la fraude fiscale internationale

mcdo.jpgDe plus en plus d’observateurs estiment que les conséquences de l’évasion fiscale internationale  tant en matière de bénéfice que de TVA) –peu combattue- ne’sont  plus seulement budgétaires  mais   d’abord  industrielles, économiques et sociales

Dans le cadre de cette nouvelle pratique l affaire McDonald est un premier exemple

Au niveau pénal  trois  autres affaires sont  en cours d’instruction devant le PNF   l aff  General Electric  et  l’affaire microsoft  ainsi que l affaire  aff Mackinsey

Dans cette optique, des organisations syndicales internationales se   regroupent  pour protéger les salariés   et indirectement l’intérêt général de leur pays contre  des montages  fiscaux    d’évasion fiscale  internationale

La presse a largement diffuser les consequences financières de la CIPJ qui a été homologué le 16 juin

Une synthèse par Isabelle  COUET des ECHOS

Le communique de presse du PNF

Convention judiciaire d’intérêt public validée  le 16 juin 2022 par le Président du Tribunal Judiciaire de Paris et conclu entre le procureur de la République financier
et les sociétés Mc Donald’s France, Mc Donald’s System of France LLC et MCD Luxembourg Real Estate SARL.

  - Ordonnance de validation

LES DEUX PROCÉDURES  ALTERNATIVES AU PROCÈS PÉNAL FISCAL ;
La convention judiciaire d'intérêt public et la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité

 

L’habileté stratégique de cette procédure initiée par Me Eva Joly est d’avoir  permis  de passer outre d’une part du verrou de bercy et d autre part de l avis préalable de la  commission des infractions fiscales  (Cour de cassation, Chambre criminelle, 20 février 2008, 07-82.977) et donc d’intervenir DIRECTEMENT dans une procedure fiscale

Dans l affaire McDO ?une coalition de syndicats européens et américains, rejointe par le groupe de campagne anti-pauvreté War on Want, avait  dévoilé un rapport sur l'évasion fiscale  délibéré par McDonald's

  Le 17 mars22 , l'organisation britannique War on Want a publié un nouveau rapport révélant qu'en 2020, McDonald's a évité au moins 295 millions de livres d'impôts au Royaume-Uni.

Traditionnellement, les poursuites pour fraude fiscale sont de l initiative exclusive du ministere des finances, ce qui est appelé le verrou de bercy qui a  été récemment assoupli

Or dans l affaire Mc Do , le parquet n’a pas été saisi  par une plainte de l administration mais par une plainte d’organisations syndicales et de salariés du groupe Mcdo france  pour blanchiment de fraude fiscale , infraction non soumise au verrou Cour de cassation, Chambre criminelle, 20 février 2008, 07-82.977)

 

15 juin 2022

AFF WENDEL Un règlement d’ensemble n’exclut pas une condamnation pénale : le jugement du 22 avril 22

 ABUS DE DROIT.jpgEn 2007,des cadres du groupe WENDEL avaient apporte, en sursis d’imposition ,leurs titres   dans des sociétés civiles à l’IS   et  rapidement après ont décidé une réduction de capital non motivée par des pertes par voie de rachat de ses titres grâce à des emprunts bancaires de la Banque JP Morgan

Fraude fiscale par fourniture de moyens ; quelles consequences de la CJIP JP Morgan ??

L’administration a requalifie ce montage en abus de droit  de l’article  L64F du LPF en considérant par ailleurs que le gain en sursis était des revenus distribués et non des PV

 Dans les 25 avis émis par le comité des abus de droit les 15 et 16 mars 2012 (BOI 13 L 4 12 )   celui-ci a considéré   que les décisions prises par l’assemblée générale des associés de la société A en mai 2007 avaient emporté des effets comparables à une dissolution anticipée de cette société et, partant, que l’ensemble de ces décisions procédaient d’un montage artificiel ayant eu pour seul objet et pour seule finalité de répartir l’actif de cette société en dissimulant sa dissolution et sa liquidation anticipée, et en permettant, par suite, en réalité à M. F, qui a logé dans cette société, sous l’apparence du maintien de celle-ci, une activité uniquement dédiée à la gestion de son patrimoine, d’échapper à l’imposition du gain résultant de cette répartition de l’actif

Ces affaires ont fait l objet d’un contentieux fiscal qui a été transigé par le plus grand nombre 

MAIS aussi pénal pour fraude fiscale

Au niveau fiscal

Le conseil d etat a rendu plusieurs decisions  confirmant l abus de droit tout en maintenant le regime d’imposition des plus values mobilières

WENDEL UN RACHAT D ACTION PAR DIMINUTION DE CAPITAL PEUT ETRE UN ABUS DE DROIT
(CE12.02.2020 conc Iljic

Au niveau pénal

Le 20 avril 2022, la 32 chambre du tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans la procédure portant sur des faits de fraude fiscale et de complicité de fraude fiscale reprochés à d’anciens cadres dirigeants du groupe Wendel, commis en 2008. Les 14 prévenus ont été reconnus coupables de l’ensemble des faits qui leur étaient reprochés

ATTENTION 
un règlement d’ensemble n’exclut pas des poursuites 
pénales ???? 

Le tribunal rappelle qu'un règlement d'ensemble ou une transaction, a par définition pour objet de mettre un terme à une procédure qui dure depuis des années, et dont  l'issue serait incertaine. Ces transactions, signées par le Ministre de l'Economie et des Finances, qui englobent d'ailleurs en l'espèce un autre litige (EDITIS), sont sans incidence sur la procédure pénale et l'appréciation par le tribunal de la gravité des faits.

LES 4 RÈGLEMENTS AMIABLES EN FISCALITE

 (le second rapport de la DGFIP )

 

Sur la responsabilité pénale des contribuables

  Communiqué de presse du procureur de la République financier 

LE JUGEMENT CORRECTIONNEL  du 22 avril 2022

note EFI ce jugement a été anonymisé par suppression des preventions et des condamnations

MAIS le tribunal a rédigé un veritable  cours de droit penal fiscal

LE PLAN DU JUGEMENT

 

A TITRE D EXEMPLES SONT TRAITES NOTAMMENT LES POINTS SUIVANTS

 

  Les questions prioritaires de constitutionnalité

  les questions préjudicielles

  le principe de légalité des délits et des peines :
   état du droit en 2007 et prévisibilité de l'interprétation Jurisprudentielle en matière d'abus de droit

   les moyens de défense tirés de l'application de la règle ne bis in idem  

   optimisation fiscale ou abus de droit

  la responsabilité pénale de me x, avocat au sein du cabinet debevoise & plimpton

 

 

 

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13 juin 2022

Exonération de droits de mutation à titre gratuit des monuments historiques : la convention d’ouverture au public peut être déposée après le décès (CE 11.02.22)

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Pour lire les  tribunes antérieures  cliquer 

 patrickmichaud@orange.fr

 

L’exonération des droits de mutation à titre gratuit des monuments historiques est une formidable disposition permettant de préserver notre Histoire pour tout public;

Il serait intéressant de savoir si un tel système pourrait etre étendu à nos entreprises nationales pour protéger l’Avenir

La question posée au conseil d’Etat était de savoir si la  convention d’ouverture pouvait être déposée après le décès

Le couvent des sœurs noires du Vieil-Hesdin

Confirmant les décisions du TA de Lille  et de la  CAA de Douai du 16 septembre 2021

Conseil d'État N° 458465  11 février 2022 

ANALYSE 

les conclusions de Mme Karin Ciavaldini, rapporteur public , ne sont pa Disponibles

 Si l'article 1649 nonies du CGI  prévoit que, sauf disposition expresse contraire, toute demande d'agrément auquel est subordonnée l'application d'un régime fiscal particulier doit être déposée préalablement à la réalisation de l'opération qui la motive, la demande de convention adressée aux services compétents du ministère de la culture pour bénéficier de l'exonération des droits de mutation à titre gratuit prévue à l'article 795 A du CGI ne saurait être regardée comme une demande d'agrément déposée en vue de la réalisation d'une opération, au sens de ces dispositions. 

Dès lors, l'article 1649 nonies du CGI n'impose pas au contribuable, à peine de perte du droit à exonération, de déposer un projet de convention préalablement à l'expiration du délai de déclaration de succession.

 BOFIP du 20 juin 2020
Exonérations des Monuments historiques ouverts au public détenus par une personne physique

 

La situation de fait

Au décès de leur tante survenu le 18 décembre 2010, MM. C... et Guy d'Espinay Saint Luc ont hérité d'une propriété dénommée "Couvent des Soeurs Noires" située sur la commune de Vieil Hesdin dans le Pas-de-Calais .

Afin de bénéficier, en application de l'article 795 A du code général des impôts, de l'exonération des droits de mutation à titre gratuit à raison de la transmission de cette propriété, leur notaire a adressé à la direction régionale des affaires culturelles un projet de convention prévoyant l'ouverture au public de cette propriété ainsi que les conditions d'entretien et de maintien sur place des éléments mobiliers.

 Par une décision du 26 septembre 2017, le ministre de l'action et des comptes publics a refusé à M. C... d'Espinay Saint Luc le bénéfice de cette exonération.

Par un jugement du 2 octobre 2019, le tribunal administratif de Lille a annulé cette décision pour excès de pouvoir et enjoint au ministre de délivrer à M. d'Espinay Saint Luc l'agrément qu'il sollicitait.

Cette annulation a été confirmé par la CAA de DOUAI et le conseil d'etat

 

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